Les lieux de mes ancêtres : Borso del Grappa
Borso del Grappa est LE village d’origine de mes ancêtres italiens. C’est là que sont nés mon père, ses frères et sœurs, mes grands-parents… et bien d’autres de mes ancêtres, au moins aussi loin que remontent les registres paroissiaux. Au cours de mes recherches généalogiques j’ai découvert des branches originaires d’autres villes de Vénétie, dont je parlerai dans d’autres articles, mais Borso (comme on l’appelle le plus souvent là-bas) conserve malgré tout la première place, gagnée non seulement par le nombre d’ancêtres de mon arbre qui en sont natifs, mais aussi par le fait que c’est celle que je connais le mieux.
Borso del Grappa est une commune aujourd’hui rattachée à la province de Treviso (Trévise) et à la région du Veneto (Vénétie). Sa superficie est de 33,0 km², sa latitude de 45° 49 15 Nord, sa longitude de 11° 47 46 Est. Son altitude moyenne est de 279 mètres mais le bourg principal est situé à 700 m et le territoire communal s’élève à près de 2000 m au nord.
Nichée au pied du Monte Grappa, sur la bande préalpine qui va du Brenta au Piave. Borso s’étire entre le massif calcaire et les collines qui descendent doucement vers la plaine du Pô et Venise. Selon que l’on tourne son regard au nord ou au sud, le contraste des paysages y est saisissant. Au nord, le regard est projeté vers le haut, à l’assaut des raides pentes des dolomites, jusqu’au Monte Grappa. Au sud, il suit au contraire les ondulations de quelques collines pour finir par se perdre au loin, dans le golfe de Venise et l’Adriatique.
Les fouilles archéologiques ont mis en évidence à Semonzo un habitat paléolithique remontant à -35.000 ans. A Borso, des sépultures datées entre le VIe et le Ve siècle avant J.C. ont été mises à jour. A Semonzo, les vestiges romains remontent au 1er siècle après J.C. Découvert près de l’actuelle église de San’Eulalia, le sarcophage de Caius Vettonius Maximus a pour sa part été daté du IIIe siècle après J.C. La première trace écrite connue du toponyme «Borso» remonte à 1085 et figure dans un acte attestant que l’abbaye bénédictine Sta Eufemia de Villanova (dans la province de Padova) reçoit en donation un grand nombre de biens fonciers dans la «villa quae dicitur Bursus» (le village appelé Borso). L’étymologie du toponyme n’est pas certaine. Parmi les hypothèses, l’une avance qu’elle dérive de «bosso» (le buis), essence très répandue dans la région, et d’autres du patronyme «Burso».
Avant l’unité de l’Italie, Borso a été rattachée à la Sérénissime République de Venise (1388-1797), à l’empire Napoléonien (1797, 1806-1813) et à l’empire d’Autriche (1797-1806, 1813-1866). La ville s’est appelée Borso jusqu’en 1920. Comme celui d’autres communes situées au pied du Monte Grappa, son nom a été complété avec le suffixe “del Grappa” après la première guerre mondiale, en souvenir des terribles et célèbres combats qui se sont déroulés dans le massif. Le territoire de la commune regroupe actuellement les “frazioni” (hameaux) de Cassanego, Semonzo et Sant’Eulalia, qui en ont parfois été séparées administrativement à certaines époques de l’histoire.
Jusque dans les années 1970, Borso est une commune essentiellement rurale, dont les activité se partagent entre l’agriculture de montagne (élevage de vaches et de moutons qui montent en alpage durant l’été, transformation du lait, de la laine, travail du bois et fabrication de charbon de bois) et l’agriculture de plaine (vigne, maïs, céréales, maraichage). Au début du XXe siècle, l’une des activités artisanales traditionnelles était la fabrication de pipes en bois, au gros fourneau orné d’edelweiss ou sculpté en forme de tête. Aujourd’hui les “piper” ne sont plus qu’une petite poignée.
J’ai connu Borso dans mon enfance, car je passais chaque été quelques semaines de vacances chez ma grand-mère, avec mes parents. Nous logions dans la maison qui a vu naître mon arrière grand-père, mon grand-père, mon père et sans doute bien d’autres générations avant eux, car les recensements paroissiaux montre que la famille Vedovotto est installée dans la “contrada” (quartier) Chiesure depuis longtemps. Les maisons voisines hébergeaient elles-aussi des cousins reliés de près ou de loin à cette famille. J’ai ainsi joué avec d’autres enfants, sans savoir que j’inscrirai un jour leur nom dans mon arbre généalogique. La branche Guadagnin de ma grand-mère est installée pour sa part dans la “contrada” Apocastello (près du chateau), mais ses origines les plus anciennes la rattachent à la commune voisine de Crespano del Grappa, qui sera le sujet d’un prochain article.
5 commenti
Monique F.
Bravo, Nat.
Il faut que je dise à C. de lire ton blog, il aura une raison de plus de te trouver super !C’est très bien fait logiquement présente, avec une pointe de sourire ! Bravo !
Bises
Guadagnin Rémy
Bonjour Cousine,
Bravo pour ce travail, toujours très intéressant, mais trop dispersé avec les différents articles sur des thèmes variés qui se succèdent depuis des années.
A quand une ” Histoire sociale et économique de Borso-Crespano en Venétie “, imprimée en Français, qui regrouperait tous vos travaux ?
Vous allez me dire que vos compétences vous permettent effectivement de réaliser un tel ouvrage, mais destiné à combien de lecteurs potentiels, et avec quel financement ?
Pouvez vous estimer ce que coûterait une version papier rassemblant tous ces articles, reliés ou brochés, avec une belle couverture, et tirée à 50 ou 100 exemplaires.
Personnellement, je suis prêt à apporter ma contribution au projet.
Qu’en pensez vous ?
A bientôt de vous lire,
Très cordialement
Rémy GUADAGNIN-CIOIN
venarbol
Merci Rémy pour ce commentaire et pour votre proposition.
Mais je serais bien incapable d’écrire seule cette “Histoire sociale et économique de Borso-Crespano”. Je me contente de ces petits instantanés, fruits de mes quelques découvertes et de mon ressenti. Mais j’ai également conscience de la volatilité du support internet et je réfléchi depuis un certain temps à la manière de transmettre autrement mes petites découvertes.
Vedovotto carole
Bonjour c’est avec un grand plaisir que je découvre l ‘ histoire de notre famille …vraiment.
Cordialement
Carole, fille de Gabriel vedovotto
venarbol
Bonjour Carole,
Je suis ravie de savoir que tu as trouvé mon blog et découvert ainsi un peu de l’histoire de notre famille. A bientôt, ici ou par email.