Un double enregistrement de mariage ?
Dans cet article, une bizarrerie trouvée parmi les mariages de mes ancêtres de Borso et Gallio…
Lorsque j’ai dépouillé les registres paroissiaux de Borso, j’y ai trouvé le mariage d’un couple de mes ancêtres : Piero (Pietro) BONATO et Giacoma SCHIVO (respectivement mes SOSAs 164 et 165), se sont unis dans l’église San Zenone et Santa Maria de Borso le 11 juin 1742.
Le 11 juin 1742
Suite aux trois publications durant trois jours de fête… autant dans cette église que dans celle de Gallio, la première le 14, la deuxième le 15 et la troisième le 20 du mois dernier, aucun empêchement n’ayant été découvert, moi Don Francesco Giacomelli archiprêtre de Borso, ait uni par le mariage … les présents Piero (fils) de Francesco Bonato, de cette cure et Giacoma (fille) de Gio:Antonio Schivo de la cure de Gallio… ils ont été bénis par moi durant la messe.
A la lecture de cet acte, j’ai été surprise de constater que le mariage avait été célébré à Borso, car l’épouse était originaire d’une autre paroisse. A cette époque il était en effet quasiment systématique que l’union soit célébrée dans la paroisse fréquentée par la future mariée. Pourtant, aucun indice ne me permet de dire que Giacoma SCHIVO vivait déjà à Borso avant de se marier. Je n’ai par exemple pas trouvé d’actes reliant d’autres membres de sa famille à la paroisse de Borso.
J’en suis restée là durant plusieurs années, jusqu’à ce que je parvienne enfin à voir les portes des archives paroissiales de Gallio s’entrouvrir devant moi.
Scoop : mes (més)aventures avec la paroisse de Gallio feront sans doute l’objet d’un prochain article…
Une surprise m’attendait dans ces registres : parmi les mariages, le prêtre de Gallio a enregistré en date du 6 juin 1742, l’attestation qu’il a fournie à son confrère de Borso pour l’union de Pietro BONATO et Giacoma SCHIVO. Le texte débute comme celui d’un acte de mariage classique. Il ne se termine pourtant pas par la bénédiction des époux mais par une attestation de non empêchement.
Le 6 juin 1742
Pietro, fils de Francesco Bonatto de la paroisse de Borso et Giacoma fille de Gio:Antonio de feu Pietro Schivo de cette paroisse, tous deux en premières noces, après les trois publications canoniques dans cette église paroissiale, durant trois jours de fête et durant la messe chantée, la première le 14, la seconde le 15 mai durant la 2e et la 3e fête de la Pentecôte, et la troisième le 20, jour de dimanche, et aucun empêchement n’ayant été découvert, j’ai aujourd’hui délivré cette attestation au prêtre de Borso, Don Francesco Giacomelli, pour qu’il célèbre le mariage.
Je n’ai pas pu consulter l’intégralité du registre des mariages de Gallio de cette période et ne sais donc pas si ce type d’enregistrement y est courant. Ce que je sais c’est que je n’ai encore jamais rien vu de ce genre dans les registres de mariage de la zone. Il est d’ailleurs bien dommage que tous les prêtres n’aient pas fait de même, car cela m’aurait permis de trouver la trace de mariages célébrés hors de la paroisse de Borso, par exemple.
Je me demande donc si le prêtre de Gallio n’a pas fait une erreur en commençant à noter cet enregistrement, et s’il n’a pas fini d’écrire juste pour ne pas raturer son registre. Il était bien sûr tenu de notifier à son collègue de Borso la mention des publications et l’absence d’empêchement au mariage, mais pourquoi n’avoir pas dans ce cas rédigé une lettre sur feuille volante ? Le mariage était-il à l’origine prévu à Gallio ?
D’où ma question finale : quelqu’un a-t-il déjà vu ce type d’enregistrement au sein même de registres de mariage ?
5 Comments
Eric Vanzieleghem
Bonsoir,
Je ne suis pas en mesure de répondre à votre question, mais j’ai trouvé dans les registres napoléonien pour Tarzo des promesses de mariage publiées deux fois, à une semaine d’écart. Et c’est sans rapport avec la situation que vous décrivez, mais manifestement, Bis repita placent dans le Veneto 🙂
Cordialement,
Eric Vanzieleghem.
venarbol
Bonjour,
effectivement les publications de mariages devaient être répétées (au moins 2 fois, voire 3 fois) et faites dans les communes ou paroisses des deux futurs époux s’ils ne vivaient pas au même endroit. Le but était d’être certain que tous ceux qui auraient des motifs pour empêcher l’union puissent être mis au courant pour qu’ils s’expriment.