S comme Semonzo et Silveira Martins
Semonzo est une frazione de la commune de Borso del Grappa. Elle est située à l’extrême ouest de la commune et constitue la dernière localité de la province de Treviso, avant celle de Vicenza qui débute à Romano d’Ezzelino. Tout au long de son histoire, Semonzo a été tour à tour indépendante ou rattachée à Borso. Les relations entre les deux communautés ont parfois été tendues, comme en témoignent des procès intentés par l’une ou l’autre pour des motifs de délimitation du territoire dans les parcelles de montagne.
Malgré ces relations parfois tendues, j’ai répertorié plusieurs de mes ancêtres désignés comme étant natifs de Semonzo dans les registres paroissiaux de Borso :
- Marietta (sosa n°1855) née à Semonzo vers 1640 est l’épouse de Francesco Di Checchi (sosa n°1854) né à Borso. Malheureusement, je ne connais pas le patronyme de Maria/Marietta au moment où j’écris ces lignes, les prêtres étant souvent très avares en renseignements dans les registres du XVIIe siècle
- Anzola Cervellin fille de Rocco (sosa n°409 et 481 de mon père), épouse à Borso le 13 novembre 1702 Gio:Batta Zago de Borso (SOSA n° 408 et 480)
- Angela Cosma (sosa n°35), fille d’Antonio et de Girolama Citton, épouse à Semonzo en 1782 Francesco Zago de Borso (sosa n°34)
- Orsola Cosma (sosa n°45), fille d’Angelo, épouse à Semonzo le 22 novembre 1779 Bortolo Giacomelli (sosa n°44)
- Paola De Rossi (sosa n°121), fille de Gio:Batta et née à Semonzo vers 1730, est l’épouse de Gio:Batta Zago de Borso (sosa n°120)
Le patronyme Cosma est typique de Semonzo. Il y est documenté depuis au moins 1420, avec Cosma figlio di Fabiano de Semonzo. Cervellin est également présent à Semonzo depuis au moins le début du XVIe siècle. Citton possède une origine encore plus ancienne. Il serait issu d’un surnom et apparaît dans les actes notariaux dès la fin du XIVe siècle, dans le quartier de la Cenghia à Semonzo*.
* Farronato Gabriele, Storia di Semonzo, Battagin, 2008
Après l’abolition par le Brésil du trafic des esclaves africains en 1850, le gouvernement brésilien commença à susciter l’immigration européenne pour satisfaire ses besoins en main-d’œuvre. Bien avant l’essor de l’état de Saõ Paulo, c’est celui de Rio Grande do Sul qui s’est ouvert à la colonisation. Les premiers arrivés furent les Allemands, qui s’installèrent dans les vallées du Rio Grande et de ses affluents. Les Italiens affluèrent à partir de 1870, dans la région appelée Encosta Superior d’altitude plus élevée. Ils y pratiquèrent une agriculture de subsistance, avec le maïs et le blé, mais l’empreinte de leur activité dans la région reste encore aujourd’hui la culture de la vigne.
Ces premiers immigrés italiens étaient massivement originaires de Vénétie et la géographie locale en porte encore les traces puisque la région comporte des villes au nom évocateur de Nova Bassano, Nova Pádua, Nova Treviso… et que le district principal est celui de Vale Veneto. Une variante de la langue vénitienne, appelée le “talien”, est encore parlée dans certaines régions de l’état de Rio Grande do Sul.
Conde dÉu et Dona Isabel (villes nommées aujourd’hui Garibaldi et Bento Gonçalves) sont les deux premières colonies créées par les autorités de la province en 1870. En 1874, elles transmirent la gestion des colonies aux autorités fédérales et l’année suivante, l’état créa la colonie de Nova Palmira (actuellement Caxias do Sul).
En 1877, la quatrième colonie, baptisée Silveira Martins, vit le jour près de Santa Maria. Elle était tout particulièrement destinée aux immigrés venus d’Italie. C’est là que Vittorio Vedovotto et sa famille se sont installés en 1882, bénéficiant du lot n° 368.
D’autres habitants de Borso sont partis vers les colonies de Rio Grande do Sul. C’est par exemple le cas de Giacomo Bonato et de son épouse Maria Barcarollo, qui sont arrivés en janvier 1881 à Caxias avec leurs six enfants nés à Borso. Comme le dit l’un de leurs descendants, qui s’est attaché à reconstruire leur généalogie, le couple a pris très au sérieux le précepte “croissez et multipliez” car 120 ans plus tard son arbre généalogique brésilien compte plus de 600 noms.
En savoir plus:
– Quarta Colônia de Imigração Italiana
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