W comme Wonthaggi et Wollongong
L’émigration italienne me permet un nouvelle fois de trouver un sujet pour une lettre qui donne du fil à retordre à bon nombre de participants du #challengeAZ. Wonthaggi et Wollongong sont en effet deux villes d’Australie qui ont vu l’installation d’émigrés venus de la pedemontana et présents parmi les collatéraux de mon arbre. Je profite donc de cet article pour remercier mes “cousins australiens” d’avoir choisi ces “villes en W” ;-).
De nombreux Italiens se sont installés dans les états australiens de Victoria (Vic.) et de la Nouvelle Galles du Sud (NSW). Selon le graphique ci-contre, l’état de Victoria arrivait en tête en 2001 au classement de la proportion des natifs d’Italie dans la population totale.
Les Italiens y sont arrivés dès le début du XXe siècle, mais le phénomène s’est nettement amplifié après la seconde guerre mondiale. Le record a été enregistré en 1971, avec l’arrivée de 121.000 Italiens dans l’état de Victoria. Par la suite le phénomène s’est infléchi mais les natifs d’Italie étaient encore 76.906 dans cet état selon le recensement de 2011.*
Wonthaggi est une ville de l’état de Victoria qui a dû son essor au début du XXe siècle aux mines de charbon qui fournissaient la société de chemin de fer de l’état. Elle est située dans l’agglomération de Melbourne, à une centaine de kilomètres de la capitale de l’état.
C’est à Wonthaggi que sont inhumés Lino Andreatta et son épouse Elizabeth Royston, dont il a été question dans l’article Q comme Queensland. Ce lieu de sépulture correspond peut-être à leur dernière adresse dans l’état de Victoria, mais les archives des listes d’électeurs indiquent que lorsqu’ils ont quitté le Queensland ils ont d’abord vécu à Carlton, Melbourne, Victoria (en 1943 et 1949) puis à Fitzroy, Hoddle, Victoria (en 1954). Lino était alors répertorié comme rubber worker (employé de l’industrie du caoutchouc).
Après la seconde guerre mondiale la plus jeune sœur de Lino, Paola Andreatta, a suivi la même voie que son frère. Son mari l’a d’abord précédée avec leur fille ainée Zita, alors que Paola et leur quatre autres filles étaient restées à Fietta. Tous deux habitaient chez Lino et Elizabeth. Paola les a rejoint quelques années plus tard avec les filles, une fois que le couple a réussi à économiser suffisamment d’argent pour payer le voyage.
L’histoire de cette famille est typique de celle de l’Italie au tournant du XIXe et du XXe siècle. Des dix enfants de la fratrie, tous nés à Fietta entre 1888 et 1909, six émigreront aux Etats-Unis et deux en Australie. Le neuvième devint prêtre et un seul resta dans la maison familiale à Fietta.
Wollongong est une ville de l’Illawarra, une région de l’état de la Nouvelle Galles du Sud. Elle est située à environ 60 kilomètres de Sydney, la capitale de l’état. La population de Wollongong a plus que doublé entre 1947 et 1961, du fait de l’immigration. L’héritage italien est très important dans l’Illawarra, cette région est la deuxième de l’état, après Sydney, en terme de population d’origine italienne. En juin 2014, elle a mis en ligne un musée virtuel de l’immigration italienne (Virtual Museum of Italian Immigration in the Illawarra) destiné à collecter et sauvegarder des témoignages de cet héritage italien.
C’est à Corrimal, dans la banlieue nord de Wollongong, que se sont mariés en 1925 Giulio Canova et Speranza Mocellin, tous deux natifs de Borso. Giulio est arrivé en Australie en 1922, Speranza l’a rejoint en 1925 pour se marier.
Le frère ainé de Giulio, Bortolo Canova, avait ouvert la voie et vivait lui aussi près de Wollongong, avec son épouse Australienne. Tout près de là vivait également Marcello Mocellin, un frère de Speranza. Bortolo Canova, un cousin de Giulio et de Bortolo, et son épouse Teresa Dalla Zanna étaient eux aussi arrivés de Borso pour s’installer à Bowral, une ville également située dans l’état de Nouvelle Galles du Sud, à une heure de route environ de Wollongong.
Giulio Canova et Speranza Mocellin ont d’abord vécu dans une maison de mineur à Balgownie, un faubourg de Wollongong, puis ils se sont installés à Tarrawanna, autre faubourg de Wollongong. Ils y avaient fait construire une maison où ils élevaient une vache et cultivaient un potager et une vigne, un environnement qui leur rappelait peut-être celui de leurs familles à Borso.
Giulio travaillait comme mineur dans la mine de charbon de Corrimal, qui a été exploitée de 1870 à 1986. Le charbon était une grande richesse pour la région et ses habitants, à tel point qu’il était surnommé “black diamond” : le diamant noir.
Tous ces détails m’ont été fournis par Garry, petit-fils de Giulio et Speranza, que j’ai rencontré virtuellement grâce à nos recherches généalogiques communes et que j’en profite pour remercier : Thanks Garry !
Par la magie de la généalogie et d’internet, on se trouve des cousins aux quatre coins du monde. Un cousinage certes un peu éloigné, mais qui reste un cousinage aux yeux d’un généalogiste, puisque Giulio Canova et ma grand-mère Romana Guadagnin étaient cousins au quatrième degré et que Speranza Mocellin et mon grand-père Sebastiano Vedovotto étaient cousins au troisième degré.
En savoir plus :
– *History of immigration from Italy
– **Australian Bureau of Statistics – Australia’s top four overseas birthplace groups
– Population italienne dans l’état de Victoria
– Migration Heritage NSW
– eMelbourne – Italians
– Histoire de la mine de charbon de Corrimal
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