ADN italo-celtique ?
Voilà quelques années, j’avais fait tester mon ADN dans le but de chercher l’origine de mes ancêtres. Dans l’article de ce blog consacré à ce sujet, je déplorais qu’en tant que femme il me soit impossible de rechercher mes origines paternelles. J’ai ruminé cette déception quelque temps, jusqu’à ce que je me décide à poser la question du test à l’un de mes cousins germains du côté paternel, autrement dit le fils d’un frère de mon père. A ma grande joie il a accepté et j’ai reçu en ce début d’année les premières informations issues de cette analyse. En premier lieu, la comparaison de nos deux ADN montre que nous sommes bien cousins germains ! Ce résultat pourrait sembler anecdotique et prêter à sourire, d’autant que je n’ai jamais douté de la chose. Mais il est important puisqu’il me permet d’extrapoler mes propres origines paternelles à partir de celles de mon cousin.
J’ai fait tester l’ADN Y de mon cousin chez FTDNA, avec 37 marqueurs. Ne cherchant pas en premier lieu avec ces analyses à retrouver des “cousins”, je n’ai pas jugé utile pour le moment de faire tester plus de marqueurs.
Les résultats indiquent que l’haplogroupe prédictif de ma branche paternelle est M269 (ou r1b1a2).
Cela n’a rien d’extraordinaire car l’haplogroupe r1b est le plus courant en Europe de l’Ouest, et que r1b1a2 est le plus courant des r1b. L’Italie ne fait pas exception à la règle puisque M269 y domine globalement, mais sa répartition est hétérogène : de 32% pour la Calabre à 62% pour l’Italie du Nord, ce qui suggère une variation importante le long d’un axe nord-sud, avec une prépondérance dans les régions septentrionales de la péninsule. Mon ADN paternel est donc bien typique des populations d’Italie du Nord.
Un haplogroupe venu d’Asie du Nord
L’haplogroupe R* est apparu en Asie du Nord juste avant le Dernier Maximum Glaciaire (il y a entre 26.500 et 19.000 ans). Il dérive de l’haplogroupe P et a été retrouvé chez des chasseurs de mammouths qui auraient parcouru durant le Paléolithique une vaste région allant de la Sibérie orientale à l’Europe occidentale, contribuant aux gènes des Européens et des Asiatiques du Sud actuels.
R1b franchit le Caucase au néolithique tardif et se scinde en deux groupes principaux : r1b1a1 migre à l’est vers le Don et la Volga alors que r1b1a2 s’installe au nord et à l’est de la mer Noire. Les scientifiques considèrent à l’heure actuelle que ces Indo-Européens ont ensuite poursuivi leur migration vers l’ouest.
En 2800 avant notre ère, les cultures de l’âge du Bronze r1b1a2a (L23) établissent des colonies dans la grande plaine hongroise. Vers 2500 avant notre ère débute l’expansion vers l’Allemagne de r1ba2a1a (L11). De là les sous-clades se répartissent dans toute l’Europe occidentale, suivant une route de migration qui s’étire le long des sites les plus riches en minerai de cuivre, d’étain, d’argent et d’or durant les âges du Cuivre et du Bronze. Les avantages procurés par le travail du métal et l’élevage du bétail sont les pistes avancées actuellement pour expliquer la suprématie des populations de r1b1a2 sur les populations qui occupaient alors l’Europe, à savoir les descendants de Cro-Magnon d’haplogroupe I et les premiers éleveurs et fermiers du néolithique d’haplogroupes G2a, J, E1b1b et T.
Dans l’arbre phylogénétique de r1b, je n’en suis pour le moment qu’à M269. Mais le fait de connaître “la fin de l’histoire”, à savoir que ma famille paternelle est originaire de Vénétie, m’incite à faire l’hypothèse que l’haplogroupe de ma branche paternelle est du type r1b1a2a1a (L11), puisque c’est la sous-clade qui a peuplé l’Europe de l’Ouest. A partir de là, l’arbre phylogénétique se scinde à nouveau en deux : la branche “italo-celtique” (r1b1a2a1a2 ou P312) et la branche “germanique” (rib1a2a1a1 ou U106).
Origine celtique ?
A l’aide du détail des 37 marqueurs obtenu grâce aux résultats de FTDNA, j’ai lancé un test prédictif depuis le site Haplogroup Predictor (http://www.hprg.com/hapest5/). Les résultats indiquent que mon haplogroupe paternel serait plutôt de type r1b1a2a1a2b, soit U152, une sous-clade de P312. Cela coïnciderait en outre avec la distribution de cet haplogroupe en Italie. La carte ci-contre, montre en effet une densité importante de cet haplogroupe en Vénétie.
Mais je ne peux écarter totalement la piste germanique (U106) puisque des peuples germaniques comme les Longobards ont envahi le nord de l’Italie après la chute de l’empire romain.
Pour trancher, j’ai demandé un test de l’ADN de mon cousin pour les sous-clades P312 et U106. La suite est donc à venir…
Pour en savoir plus
- L’haplogroupe r1b (Eupedia)
- L’haplogroupe r1b (Wikipédia)
- Les branches européennes de l’haplogroupe Y r1b (en italien)
- La métallurgie et l’élevage expliquent la suprématie de r1b sur l’Europe de l’ouest (en anglais)
- Histoire génétique des Italiens (en italien)
5 commentaires
Eric
Bonjour , j’ai fait un test chez my héritage. J’ai 54% ibere (sud de la Loire et Espagne ) , 42% nord ouest européen ( nord de la Loire et Allemagne Benelux) et le reste Balkans.
Ma mère fait le test elle est a 35% italienne et ibere , nord ouest européenne, celtique , scandinave….
Bizarre non ?
Merci si quelqu’un peut me répondre .
venarbol
Bonjour,
Les estimations d’origine sont ce qu’il y a de plus fantaisiste chez les plateformes d’analyse d’ADN. Elles sont en partie liées au panel des personnes qui se sont fait tester sur la même plateforme et varient avec le temps et le panel des testés. Il ne faut pas se polariser la-dessus.