Généathèmes
Mes participations aux généathèmes, défis d\'écriture, ...
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Un fabbro chez mes ancêtres
Pour le généathème de mai 2020, Sophie Boudarel nous propose de nous intéresser à nos ancêtres ayant exercé un “métier d’art”. L’Institut National des métiers d’arts en liste 181 types, et pourtant j’ai eu bien du mal à trouver un sujet pour cet article. Mes ancêtres sont en effet très majoritairement des paysans (villico, pastore, possidente, contadino), et quelques-uns sont des artisans (mugnaio, mulinaro). Au XIXe s, les femmes étaient souvent enregistrées comme fileuses (filatrice, filaressa) ou tisseuses (tessitrice, tessitora, tessara) et j’ai même trouvé une guchiaressa (tricoteuse de chaussettes). Mais il s’agissait là d’activités textiles exercées à la maison pour améliorer l’ordinaire, pas de métiers appris après un apprentissage en bonne et due forme.J’ai malgré tout fini par trouver un candidat. Il s’agit d’Angelo SMANIOTTO, mon sosa n°90. L’acte de décès de sa fille, enregistré dans l’état civil napoléonien en 1807, m’a appris en effet qu’il était fabro, orthographe locale pour fabbro, c’est-à-dire forgeron.
Angelo SMANIOTTO n’est pas originaire de Borso. Son acte de décès, enregistré à Borso en 1817, m’apprend qu’il est né le 5 septembre 1770 “alla Rocca”. Sur l’état des âmes, le prêtre a indiqué qu’Angelo SMANIOTTO était originaire “dalla Rocca di Feltre”.
Cette localité nommée Rocca est aujourd’hui une frazione (hameau) de la commune d’Arsiè, dans la province de Belluno. Angelo est donc venu du nord pour s’installer à Borso. A vol d’oiseau moins d’une quinzaine de kilomètres séparent les deux paroisses, mais c’est sans compter le massif du Monte Grappa qui forme une muraille de plus de 1500 mètres d’altitude entre les deux.Ce n’est sans doute pas un hasard si ce forgeron venait de la province de Belluno, dans les pré-alpes dolomitiques. La dolomite étant une roche riche en fer, cet environnement a favorisé dès le moyen âge l’implantation de forges dans toute la zone. La zone de Feltre et de Belluno était connue bien sûr pour ses artisans élaborant du feutre (feltre en italien) mais aussi pour ses forgerons réputés pour fabriquer des épées de grande qualité. La Confraternita di San Lucano dei fabbri, follatori e mugnai (confraternité des forgerons, fouleurs (de laine) et meuniers) a été fondée à Belluno dès 1396 et n’a été dissoute qu’en 1806, par l’administration napoléonienne. Peut-être Angelo ou des membres de sa famille en ont-ils fait partie. Pour le savoir, il faudrait que je me rende à l’Archivio di Stato de Belluno qui conserve les archives de cette institution.
Angelo SMANIOTTO s’était donc certainement formé dans sa région d’origine et c’est sans doute l’art de la forge qui l’a fait voyager vers le sud. Peut-être était-il un fabbro itinerante (forgeron itinérant), qui allait de village en village avec sa forge. Arrivé à Borso il y a trouvé une épouse et s’y est établi en tant que forgeron. Lui et son épouse, Maria TONIETTO, n’ont eu qu’un seul fils, décédé 10 jours après sa naissance. Aucune de leurs cinq filles ne semble avoir épousé un forgeron. Son patronyme et sa forge ont donc disparu de Borso à son décès en 1817.
Par contre à la Rocca d’Arsiè, le patronyme SMANIOTTO figure dans le hit-parade des plus courants. J’ai un jour relevé tous ses porteurs enregistrés dans l’état civil napoléonien de la frazione (mis en ligne sur Antenati) pour essayer d’y voir plus clair, mais il y a tellement de SMANIOTTO que je n’ai pas encore réussi à démêler la pelote.
En savoir plus :
- I grandi spadai feltrini e bellunesi, Michele Vello, Fabrizio Tonin, Youcanprint, 2017, ISBN 8892693611, 9788892693616
- Patrimonio storico-architettonico del territorio del GAL Prealpi e Dolomiti : https://www.galprealpidolomiti.it/wp-content/uploads/2017/03/Ricerca-1_Patrimonio-storico-architettonico.pdf
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Un avril pour Florentine
Fin mars 2020, la gazette des ancêtres* a proposé un nouveau défi aux généablogueurs : avec le hashtag #Genealogie30, publier chaque jour du mois d’avril un article ou un tweet sur l’un de nos ancêtres, chaque publication répondant à une question différente relative à sa vie.
J’ai choisi de relever ce défi mais, pour une fois, je me suis tournée vers ma généalogie maternelle, originaire de Haute-Savoie. C’est donc ce que je connais de la vie de mon arrière grand-mère Florentine ROCHET que j’ai partagée avec ceux qui me suivent sur twitter durant tout le mois d’avril.
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“Clic-clac, merci Kodak !”
Mon père a quitté l’Italie au lendemain de la guerre, avec juste une valise qu’il a dû acheter. Il avait d’ailleurs coutume de dire avec un peu d’amertume : “l’Italie ne m’a même pas donné une valise pour partir…”. Il s’est fait un point d’honneur d’apprendre le français et, comme beaucoup d’émigrés Italiens, il ne voulait pas apprendre sa langue maternelle à ses enfants. Et même si j’allais chaque été en Vénétie, j’ai en ma possession très peu d’objets liés à mes ancêtres italiens.
Autant dire que le #généathème de mars, consacré aux objets de famille, ne m’a au départ pas beaucoup inspirée.Et puis j’ai redécouvert récemment un objet qui a immortalisé bon nombre d’événements de mon enfance, en particulier en Italie. Il s’agit du “Brownie-Flash”, le premier appareil photo de mes parents. C’est avec lui que j’ai moi-même fait mes débuts en photographie, avant de passer au moderne “pocket”.