Repères historiques
C’est à l’age du bronze (2e millénaire avant Jésus Christ) que les Euganéens s’implantent sur le territoire qui ne s’appelle pas encore Vénétie. Ils sont suivis par les Vénètes, un peuple qui serait venu de Paphlagonie (côte nord de l’actuelle Turquie) environ 1000 ans avant J.C, après la chute de Troie, en remontant la mer Adriatique. Les Vénètes ont légué leur nom à la région. Selon certains historiens, ces Vénètes de Paphlagonie seraient originaires de la Lusace, une région du nord-est de l’Allemagne actuelle, aux confins de la Pologne et de la République Tchèque.
Cette population pacifique, réputée pour ses élevages de chevaux, est l’une des premières à faire le commerce de l’ambre de la Baltique, qu’elle vend aux Étrusques et aux Grecs. Elle s’allie aux Romains pour défendre le territoire contre l’invasion des Gaulois. Dès le IIe siècle avant J.C., après leur victoire définitive sur les Gaulois, les Romains commencent à étendre leur culture sur la Gaule Cisalpine (au nord du Pô). Ils ont ainsi fondé des colonies, étendu le droit latin à ce territoire en 89 avant J.C. et accordé la nationalité romaine à ses habitants entre 49 et 42 avant J.C. La Vénétie était alors l’une des onze régions de l’Italie Romaine (Regio X: Venetia et Histria).
Après la chute de l’Empire Romain d’Occident en 476, la Vénétie passe sous l’autorité de l’Empire Byzantin, avant d’acquérir de facto son indépendance à la fin du VIIe siècle. À partir du VIe siècle, la Vénétie est envahie par les Longobards (ou Lombards), peuple germanique appartenant plus précisément au sous-groupe des «Germains de l’Elbe» dont le nom signifierait «les longues barbes» ou «les longues hallebardes».
Ces derniers ont opéré une véritable colonisation, venant avec femmes et enfants repeupler une région dont la population avait été décimée par la peste et les famines, dont la tristement célèbre famine de 565 après J.C. Leur domination sur l’Italie du nord prend fin en 774 mais leur influence fut si importante que leurs lois ont été conservées durant des siècles. Au milieu du XIe siècle, la quasi-totalité des populations rurales suivaient encore la loi longobarde, ou salique. De nombreux toponymes et patronymes vénitiens actuels dérivent de la langue germanique des Longobards, tout comme beaucoup de mots de la langue vénitienne.
A partir de 697, c’est le pouvoir de la Sérénissime République de Venise ou «Sérénissime» qui s’installe pour un millénaire. Cet état, constitué progressivement autour de la cité de Venise, s’est développé par l’annexion de territoires divers et de comptoirs commerciaux le long des côtes de la Mer Adriatique, en Méditerranée orientale et en Italie du nord jusqu’à devenir une des principales puissances économiques européennes. L’Asolano de mes ancêtres y fut inclus à la fin du XIVe siècle.
En 1784, la République de Venise est le premier état au monde à reconnaître l’indépendance des États Unis d’Amérique.
Mais après plus d’un millénaire de stabilité et de prospérité, le régime politique de la Sérénissime tombe à la fin du XVIIIe siècle et l’histoire de la Vénétie connaît dès lors de nombreux changements :
- mai 1797 : Suite à la première campagne d’Italie, Napoléon Bonaparte met fin à la Sérénissime et contraint le dernier Doge, Ludovico Manin, à abdiquer
- octobre 1797 : Par le traité de Campo Formio, Napoléon Bonaparte livre la Vénétie à l’Autriche, en échange de la Belgique
- 26 décembre 1805 : Le traité de Presbourg met fin à la domination Autrichienne, suite aux victoires napoléoniennes d’Ulm et d’Austerlitz. La Vénétie intègre le Royaume napoléonien d’Italie
- 1815 : Suite au traité de Vienne à la fin du règne de Napoléon, la Vénétie revient à l’Empire d’Autriche
- 4 novembre 1866 : après la troisième guerre d’indépendance italienne, qui voit la victoire des alliés Prussiens sur l’Autriche, la Vénétie intègre l’État Italien, une monarchie constitutionnelle
- juin 1946 : un référendum met fin à la royauté, la République italienne est proclamée et la famille royale est exilée.